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Le suicide au Japon, le fléau du pays

Le pays du soleil levant renferme un lourd phénomène que le pays n’arrive pas à endiguer. Le suicide est présent dans toutes les tranches d’âges, dans toutes les catégories sociales. Malgré l’apparence d’un pays sûr, encadré et heureux, le Japon peut s’avérer être une prison pour certains de ses habitants.

Dans le journal local de Kyoto, une rubrique est toujours pleine : les faits-divers. Au moins une fois par semaine, un suicide s’ajoute à la danse morbide des écrits journalistiques.

Le suicide. Ce mot fait peur et intrigue à la fois. Pourquoi ? Cette question, le gouvernement japonais ne cesse de se la poser. Dans le pays, pour 100 000 habitants, le taux des personnes passant à l’acte est de 18,5, contre 15,1 en France, selon le journal Nouvel Obs. Si les personnes actives sont les plus touchées, plus de 500 enfants et adolescents se tuent chaque année.
Yuri, psychologue et sociologue dans un établissement scolaire au Japon, déplore cette situation : « Un nombre considérable de jeunes personnes, incluant les étudiants, meurent à cause du suicide. Au Japon, la pression de l’examen « Juken » (ndlr : examen final après chaque niveau scolaire) est énorme. Les élèves primaires et les collégiens doivent travailler dur dans l’espoir d’intégrer un bon lycée. Et cela continue après, un lycéen doit travailler dur pour intégrer une bonne université et espérer trouver un bon emploi. C’est une scolarité exigeante qui laisse vraiment peu de place aux loisirs. »

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La renommé d’une école est très importante au Japon, et déterminante pour l’emploi futur. De plus, intégrer une bonne école, c’est faire honneur et rendre fière sa famille.

L’élève subit donc trois sortes de pression : la première provient de sa famille, il doit réussir. La seconde est celle de la société, sans aucun doute la plus forte. Au Japon, il faut réussir, au risque d’être en marge de la société et de voir la honte s’installer. La honte est le pire sentiment qui soit pour un Japonais et pousse souvent au suicide. La troisième pression vient de l’élève lui-même.

 

Un fléau, une hécatombe

Les jeunes travaillent parfois jusqu’à 10 heures par jour et souvent jusqu’à 2 ou 3 heures du matin. Un cycle de vie infernal qui est difficilement supportable pour ceux qui ne sont pas taillés pour cette société exigeante. Tout le monde est conscient de cela au Japon, même la télévision s’empare de ce sujet sensible.

Mais cette pression n’est pas nécessairement la seule cause du fort taux de suicide chez les jeunes. Comme si cela ne suffisait pas, certain élèves se retrouvent victimes d’un autre fléau : Ijime, le harcèlement scolaire. »Je pense que Ijime est dû au collectivisme. Si un enfant fait quelque chose de différent par rapport aux autres, il a tendance à être intimidé par les autres, parfois même de la part des professeurs », explique Yuri.

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En octobre 2017, un événement a défrayé la chronique dans le monde entier : une jeune étudiante a refusé de teindre ses cheveux en noir, une mode instaurée par les élèves de l’établissement et à laquelle tout le monde s’est plié sans discuter. Convoquée par la direction, la mère de l’élève n’a pas cédé, justifiant que sa fille est née avec les cheveux bruns. Suite à cela, la direction a déclaré que la jeune fille ne devait plus remettre les pieds dans le lycée. Après avoir fait appel, la cour d’Osaka a donné raison à l’établissement scolaire provoquant une vague d’indignation dans le pays.

« Ce n’est pas exceptionnel, l’école où je travaille pratique ce genre de choses« , .

Les élèves des écoles se distinguent des élèves d’autres établissements en s’attribuant des critères physiques stricts. Ne pas rentrer dans le « moule », être différent, en France cela paraît presque logique, mais au Japon c’est rarement accepté.

« La culture japonaise nous demande d’être les « mêmes » et non pas d’être unique« .

 

Une vie privée effacée

Chez les actifs, le taux de suicide bondit aussi : les heures de travail, le peu de temps consacré aux loisirs et la pression subie de la part de la hiérarchie construisent peu à peu une pyramide de personne malheureuses dans leur vie au quotidien. Il arrive qu’une goutte d’eau supplémentaire fasse déborder le vase. Dans ce cas, les personnes peuvent passer à l’acte. Mais dans la société japonaise, il arrive aussi que l’humain soit effacé pour se transformer quelquefois en machine de travail. C’a par exemple été le cas de cette journaliste, morte d’avoir effectué un nombre d’heures supplémentaires exorbitant.

La société japonaise va mal et le gouvernement le sait. Depuis un an, des actions sont mis en place pour enrayer ce phénomène. Le but : réduire de 30 % le chiffre de 20 000 suicides par an dans le pays.  Les moyens mis en place sont considérables : prévention du harcèlement dans les écoles et auprès des entreprises, plafonnement des heures supplémentaires à 100 heures maximum par mois et dénonciation des entreprises qui ne respectent pas cette loi. Le gouvernement souhaite aussi inciter les salariés à prendre les cinq jours de vacances auxquels ils ont droit chaque année, suivre les mères victimes du « baby-blues » ainsi que les personnes âgées isolées.

Crédits : Pixaby mohamed_hassan

Le changement le plus notable, actuellement, est le « premium friday ». Le gouvernement incite les entreprises à laisser partir ses salariés à 15h, tous les derniers vendredi du mois. Ce projet a pour but d’inciter les japonais a avoir une vie culturelle et de profiter de leur vie sociale et de famille.
Devant le succès de la campagne, la publicité s’est aussi emparée de cette offre. De cette façon, elle a participé à sa popularisation et a aidé les Japonais a mieux assimiler l’idée de rentrer chez eux plus tôt. Certains bars proposent une boisson gratuite lors de la première heure du « premium friday », et des entreprises offrent même une prime à leurs employés afin qu’ils la dépensent lors de cette journée. Ce nouveau système semble accepté, mais les résultats, eux, seront notables dans quelques années.

 

 


Le Japon, roi du recyclage ?

L’image du Japon continue d’être dessinée, dans la tête des touristes, comme étant un pays extrêmement propre. Derrière cette apparence parfaitement maîtrisée, le pays du soleil levant n’est pas le meilleur élève qui soit. Le recyclage reste encore le point noir dans le pays où a été signé le protocole de Kyoto.

Les voitures sont bloquées quelques secondes sur l’avenue du Nijo-jo à Kyoto. En cause, un camion diffusant en boucle son message. Ce véhicule est celui du ramassage des poubelles kyotoites. Le ballet incessant est bien connu des habitants : rares sont les poubelles qui restent plusieurs jours dans les rues. Le service est impeccable.

Le recyclage est une affaire nationale. Les Japonais se doivent d’acheter les sacs spécifiques pour le tri : jaune pour les déchets ménagers, vert pour les canettes, bouteilles et autres emballages recyclables. Sans compter le camion qui récupère les cartons et qui passe quotidiennement dans les rues diffusant là encore une musique et un message en boucle.

Pour les encombrants, là encore il faut payer pour les faire évacuer après avoir pris rendez-vous avec un service privé.

Dans les gares, devant les magasins ou encore dans les fast-food, les poubelles demandent un effort aux passants, le tri est de mise, papiers, canettes, déchets combustibles… Tout doit être à sa place.

Pourtant, le taux de recyclage au Japon est de 20,6 %, le même qu’en France.

Dans la restauration rapide, il est demandé au client de trier ses déchets de façon bien précise. Crédits : fletcherjcm / Flickr CC

Un défi quotidien

Le problème est que dans l’archipel un bon résultat en matière de recyclage n’est pas gagné d’avance. Les emballages sont partout, les sacs plastiques sont distribués pour l’achat d’une simple bouteille d’eau et le paquet de chocolat est emballé trois fois. Le consommable et le périssable gagnent en popularité auprès des jeunes. Les poubelles se remplissent à une vitesse impressionnante : au Japon, on produit des déchets, beaucoup.

Il n’est pas rare de voir une pile de cartons en attente que les camions de recyclages viennent les récupérer. Crédits : misskoco / Flickr CC

Afin de donner l’exemple, une ville a fait le pari du « zéro déchets» : Kamikatsu, dans la préfecture de Tokushima.

D’ici 2020, la ville recyclera tous ses déchets. En 2014, elle recyclait déjà 77,2% des déchets.

L’intérêt est économique : le coût de l’incinérateur est élevé. Les habitants ont dû s’adapter à trier en 34 catégories différentes, un exploit réalisable sur une échelle de 1700 habitants. Qu’en serait-il dans les grandes villes ?

« Les jeunes générations ne feront pas cet effort. Il faut proposer des solutions plus adaptées à leur rythme de vie. J’ai des amis qui ont baissé les bras face au tri compliqué et qui finalement ne trient plus du tout », affirme Keisuke, jeune actif.

Le tri est complexe à comprendre, pas toujours simple à mettre en place et demande un effort financier. Ces éléments font figure de points noirs sur le tableau.

Sans compter que si le tri est mal effectué ou qu’une poubelle n’est pas sortie le bon jour, un voisin peut facilement dénoncer cet acte et l’amande peut tomber rapidement. Résultat : certains japonais utilisent des sacs poubelles opaques afin de cacher le fruit de leur tri quotidien, qui s’avère inexistant. Un comportement nouveau dans un pays où le respect des règles est important.

Baguettes, le casse tête japonais

Les habitants sont loin d’être la principale cause de ce faible taux national de recyclage. Les baguettes jetables en bois, que les japonais consomment énormément, sont les grandes oubliées du recyclage.

20 milliards de paires de baguettes sont jetées chaque année, un chiffre assourdissant quand le pays fait abattre des arbres dans de nombreux pays voisins. Aucun sac en plastique ou camion ne prévoit de prendre en charge cet objet populaire. Au final, elles pèsent lourd dans la balance.

Les baguettes jetables sont consommées en masse au Japon. Cela représente à terme un fléau écologique. Crédits: Isriya / Flickr CC

Ce sont finalement des entreprises privées et des particuliers qui proposent des solutions.

Les Japonais sont de plus en plus conscients de la nécessité de stopper cette surproduction de baguettes et choisissent d’emmener avec eux leur propre paire de baguette dans les restaurants, afin d’éviter le jetable. Malheureusement, ils restent minoritaires. Certains restaurants prennent donc le relais et choisissent, pour des raisons économiques et écologiques, de ne plus proposer des baguettes jetables. La vaisselle est juste un peu plus longue à faire…

Reportage de France 24, sur le recyclage des baguettes jetables

« Pourquoi l’Etat ne les interdit pas tout simplement ? Les supprimer réglerait au moins ce problème environnemental parmi tous les autres », propose Thibault, expatrié à Kyoto.

Quelques initiatives sont prises, mais sont encore peu nombreuses pour apporter une véritable solution au problème du recyclage des baguettes jetables. Crédits : Nemo’s great uncle / Flickr CC

Cette question ne se pose pas pour l’heure au sein du gouvernement, qui met en avant des bacs de récupération, mis en place dans les restaurants depuis 2007 afin de transformer les baguettes en bioéthanol. Le résultat est encore loin d’être visible et efficace. Les initiatives sont encore trop timides et peu nombreuses.

Les baguettes japonaises sont bel et bien la verrue du recyclage au Japon, tout comme les masques hygiéniques ou encore les sachets de thé.

Dans les rues propres de Kyoto, aucun papier n’est à terre et peu de poubelles sont en vue. Le japonais ramène son déchet chez lui. Au fast-food, le consommateur débarrasse son plateau dans pas moins de quatre bacs différents. L’impression d’une maîtrise parfaite des déchets s’installe dans l’esprit du vacancier, qui se dit que décidément, le Japon est un pays vraiment propre. Une apparence trompeuse donc.


Le Japon menacé par la malbouffe

Au pays du soleil levant, la nourriture a pour réputation d’être saine et non grasse. En vérité, comme dans tous les pays du monde, le Japon connaît un attrait pour le fast food et les plats préparés. Les conséquences commencent à montrer le bout de leur nez.

Il est midi à Tokyo, l’heure pour les « salary-man » (hommes d’affaires), les étudiants et les ouvriers de passer à table. Les Mos Burger, Burger King et le McDonald’s affichent complet, c’est le rush pour les employés de la restauration rapide. Les jeunes, mais aussi les personnes d’âge plus mûr se ruent vers ces enseignes, les plus connues, mais aussi vers les nombreux autres fast food existants dans l’archipel. « Je dois manger vite, je n’ai pas beaucoup de temps pour ma pause déjeuner. Je mange ici, car c’est rapide, bon et pas cher », explique Nobu, client affamé de 25 ans.

Les chiffres confirment cet engouement : le Japon est le deuxième plus gros consommateur de McDonald’s derrière les États-Unis, selon une étude du journal The Guardian1. La firme américaine s’est même adaptée au palais des Japonais en proposant des milkshakes au melon, des gâteaux au thé matcha ou encore des hamburgers sauce soja.

À défaut de pouvoir s’attabler dans un restaurant, une seconde solution est très prisée du peuple japonais : les konbinis. Ces magasins, présents à chaque coin de rue et ouverts 24h/24, vendent toute une gamme de sandwichs, plats préparés et des sucreries à des prix défiant toute concurrence. Pour une somme moyenne de cinq euros, le consommateur peut faire chauffer son plat et dispose de baguettes pour consommer sur place, à son travail ou chez lui. De manière générale, toujours par manque de temps, les Japonais mangent sur le pouce ou avalent rapidement leur repas.

Des fruits et légumes chers

À la décharge des nippons, le prix des fruits et des légumes ne sont pas faits pour inciter à leur consommation. Une pomme coûte en moyenne un euro cinquante, bien se nourrir coûte cher sur l’archipel. Le rapport aux fruits n’est pas le même qu’en France, on l’offre en cadeau ou bien on le consomme de manière ponctuelle, comme une pâtisserie. C’est un mets de luxe et le slogan « mangez cinq fruits et légumes par jour » n’a pas lieu d’être ici. Florence, expatriée française, le déplore : « La seule façon de pouvoir consommer des légumes est d’acheter local, ça revient moins cher. Pour les fruits, j’en consomme beaucoup moins qu’en France, même si je me force à en acheter en fermant un peu les yeux sur les prix. »

Les publicités alimentaires sont omniprésentes à la télévision, mais aussi dans les rues du Japon.

 

Les conséquences de cette arrivée massive de la « mal-bouffe » commencent à se faire sentir depuis quelques années. Le surpoids est en forte hausse (28,6% des hommes et 20,6% des femmes frôlent l’obésité, selon l’Etat japonais), si bien que le gouvernement a régit en votant une loi en 2008, obligeant les employeurs à faire peser ses employés lors des examens médicaux. Si une personne est en surpoids, l’employeur doit alors s’engager à la faire suivre médicalement, sous peine de sanction de la part de l’Etat.

Au-delà du problème de poids, les cas de diabète augmentent : pour mille habitants, neuf personnes sont atteintes de cette maladie. La cause est le déséquilibre alimentaire et les aliments transformés trop sucrés. La publicité de ces aliments, omniprésente, n’arrange pas les choses, tout comme la présence de distributeur de boissons à chaque coin de rue. Malgré les efforts du gouvernement, les mœurs de la nouvelle génération changent. Une fois installées, ces habitudes auront, comme aux États-Unis et en Europe, la vie dure. Un phénomène qui fait tâche dans le pays des sumos où la minceur est pourtant de mise.

1Selon une étude de 2013


Au Japon, vivre sous la menace Nord-Coréenne

Le conflit Nord-Coréen inquiète de plus en plus la planète entière. Le Japon est, avec la Corée-du-Sud, le pays le plus menacé par Pyongyang, ce qui entraîne une inquiétude parmi le peuple japonais.

Lorsque le japonais allume sa télévision, il n’est pas rare que le sujet « Corée-du-Nord » ne soit pas évoqué. Les multiplications des essais de tir de missiles se sont multipliés, visant la zone du Japon. Aucun dégât n’est notable, mais la menace est bel et bien présente, augmentant la peur du peuple nippon. Dans ce conflit, ils sont en première ligne, sachant parfaitement que Pyongyang possède l’arme nucléaire et que la folie du dirigeant n’a pas de limite.

Sans compter que les décisions du gouvernement américain et japonais tendent vers des sanctions plus fortes, augmentant ainsi la tension. Sur l’archipel, pour un touriste de passage, cette menace n’est absolument pas visible. Tout paraît paisible et calme, seules quelques images à la télévision rappellent de temps en temps la situation. Malgré cette apparence tranquille, les Japonais craignent un conflit armé et sont inquiets. Mariko, étudiante à Kyoto en parle régulièrement avec ses amis : « On est une génération qui n’a pas connue la guerre. On sent qu’avec la Corée-du-Nord, c’est possible. On a peur surtout des missiles, susceptibles de tomber sur nos villes et bien sûr de l’arme nucléaire ». Selon les experts, même si la Corée du nord ne maîtrise pas encore cette arme ultra puissante, elle s’en rapproche dangereusement.

Des mesures de sécurité radicales

Les Japonais consultent régulièrement le site du « Cabinet Secretariat Civil Protection » qui indique les mesures de protection en cas d’attaque.

Crédits: Site web Civil protection

Cependant, certains préfèrent prendre les devants en s’équipant d’abri nucléaire. D’autres investissent dans un purificateur d’air en prévision d’une attaque à l’arme chimique. Selon l’agence de presse Reuters, le nombre de ces installations vendues a doublé dans le pays. Encore faut-il avoir l’argent pour se payer ces protections coûteuses. Ceux qui n’en ont pas les moyens peuvent compter sur les plans d’évacuation élaborés par les villes. Ces derniers sont déjà testés à l’heure actuelle, pour habituer les Japonais à se précipiter en peu de temps vers les abris communautaires. Une situation qui rappelle celle de la seconde guerre mondiale, lors des bombardements ennemis. Pour l’heure, ces équipements n’ont pas à servir, mais pour combien de temps encore ? Le 4 juillet dernier Pyongyang a procédé à un tir de missile balistique intercontinental. Une opération jugée réussie selon le dirigeant nord coréen Kim Jong-Un.

 


Japon : le marché I-teck du troisième âge

Si en France les smartphones et les robots sont réservés à la jeune génération, au Japon, il en est autrement. Les personnes âgées consomment la technologie de façon massive. Un véritable marché s’est créé et est amené à devenir très puissant dans les prochaines années.

Avec précaution, Asimo ouvre une bouteille d’eau en plastique et la tend vers le public. Depuis 2014, sa dernière version se compose de doigts intelligents, capable de reconnaître des objets. Asimo est un robot expérimental. Dans l’avenir, il sera commercialisé pour aider des malades et des personnes âgées. Pour l’heure le public s’extasie devant cet être sympathique au musée Miraikan de Tokyo. Le marché de la robotique, une spécialité japonaise, fonctionne a plein régime représentant un tiers de la production mondiale. Les secteurs porteurs sont l’industrie et surtout la santé avec le soucis d’autonomie des personnes âgées. Sur le sol nippon, les consommateurs ne manquent pas: selon le dernier recensement en 2016, les plus de 75 ans sont plus nombreux que les moins de 15 ans. Selon le National Institute of Population and Social Security Reseach, en 2065 le Japon comptera 88,08 millions d’habitants contre 126,9 millions à l’heure actuelle.
Une situation qui paraît handicapante pour l’avenir du pays, mais qui est une aubaine pour le marché du troisième âge.

880 milliards d’euros

Dans ce marché, tout le monde veut sa part. C’est pourquoi être une personne âgée au Japon revient à être un porte-feuille intéressant et l’incitation à la consommation est partout dans le pays. Les marques de téléphones l’ont bien comprise et ont depuis longtemps adaptés leur produits aux personnes âgées en simplifiant les smartphones et en agrandissant les touches tactiles.
Les laboratoires de recherches ne cessent d’innover et d’inventer toujours plus. Fujitsu a développé une canne GPS qui prend également le rythme cardiaque de son possesseur. Hitachi, mise sur le fauteuil intelligent en forme de véhicule, qui détecte les obstacles sur la route ou le trottoir. Quant à Toto, le grand fabriquant des toilettes japonaises, il propose des lunettes qui poussent en avant la personne afin qu’elle se lève plus facilement. De plus, le toilette prélève un échantillon d’urine pour connaître le taux de sucre, les résultats sont ensuite envoyés par ordinateur au médecin traitant.
Cette course à la technologie se justifie : le marché des personnes âgées, technologie comprise, représente 880 milliards d’euros par an au Japon.
Pour palier à la baisse de la démographie et à la hausse du nombre de personnes âgées, le gouvernement a même mis en place une aide financière afin d’encourager les entreprises à développer des robots pour les hôpitaux. Si l’état encourage ce marché c’est aussi pour alimenter l’exportation de ses inventions à l’étranger. En France par exemple, on trouve en vente chez Nintendo, des jeux pour maintenir son cerveau en forme. Une pure invention japonaise.